L’Ademe veut faire vivre l’héritage des Jeux de de Paris 2024

Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 n’ont pas seulement été un grand moment sportif et populaire : ils ont également servi de laboratoire pour expérimenter des solutions nouvelles visant à décarboner les grands évènements sportifs. Pour capitaliser sur ces avancées et les ancrer dans la durée, l’ADEME a élaboré en collaboration avec plusieurs partenaires institutionnels et sportifs, ce Recueil de bonnes pratiques environnementales des Jeux de Paris. Divisé en fiches thématiques pour être facilement utilisable, ce guide pratique et opérationnel rassemble les actions les plus ambitieuses menées par l’État, Paris 2024, et par les collectivités, notamment la Ville de Paris, en matière de transition écologique. Il a vocation à inspirer tous les organisateurs ainsi que les collectivités, même pour des évènements à plus petite échelle.
La gouvernance : socle de la stratégie de décarbonation
L’ouvrage fait la part belle aux questions de gouvernance et au volet managérial. La distribution des rôles et des postes clés est un moment charnière. En nommant, dès 2018, Georgina Grenon Directrice de l’excellence environnementale des Jeux Olympiques et Paralympique 2024, à la tête d’une équipe dédiée, l’organisation a fait le choix de mettre la question de la durabilité au cœur de toutes les décisions stratégiques. Ainsi, les premiers appels d’offres, lancés en amont des Jeux, intégraient déjà l’ensemble des critères dans les cahiers des charges, garantissant ainsi une préparation solide et cohérente dès le départ, et une bonne prise en compte des enjeux environnementaux.
Les grandes ambitions de Paris 2024
Le guide aborde de nombreuses thématiques : économie circulaire ou locale, achats responsables, infrastructures éco-conçues, gestion de l’eau et des énergies… Avec des initiatives originales : autorisation et promotion des gourdes dans les fans zones, bornes électriques évènementielles au lieu des traditionnels groupes électrogènes, interdiction des goodies pour les sponsors, stratégie d’achats responsables avec des clauses de seconde vie dans les marchés publics… Pour la question des mobilités durables, l’objectif était de proposer une desserte à 100% par les transports collectifs. Cette ambition réclamait une forte capacité d’anticipation et surtout une coordination étroite avec les AOM (Autorités organisatrices de la mobilité).
Anticipation et coordination, les clés de la réussite pour les mobilités durables
« Il a d’abord été nécessaire de modéliser les déplacements en fonction des évènements et des fréquentations attendues, explique Tom Chabert, chargé de mission Héritage des Jeux à l’ADEME. Cela a nécessité dans un premier temps une collaboration entre les organisateurs d’événements et les AOM, notamment sur les données disponibles. » Ces données ont permis d’établir un plan de mobilité, de gonfler l’offre de transport public lorsque c’était nécessaire et, par conséquent, de mobiliser les moyens correspondants : chauffeurs, rames, bus, etc. Ce qui impliquait pour les opérateurs de transport un délai de mise en œuvre très important. « Durant la période des Jeux, l’offre globale de transport (RER, métro, train) a été augmentée de +15%, souligne Tom Chabert, en allant jusqu’à 25% sur les lignes qui desservaient directement les compétitions. Des navettes ont été mises à disposition pour les sites les plus éloignés tandis que des parkings relais connectés au réseau ont été installés. » La coordination entre les acteurs s’est concrétisée dans la mise en œuvre d’un véritable centre de gestion de crise rassemblant les organisateurs, la Ville de Paris, la Préfecture et les opérateurs de transport : une unité capable de réagir rapidement en cas d’accidents, d’intempéries ou d’imprévus ayant un impact sur le réseau de transport.
Un guide pratique et utilisable pour tous les évènements ?
Naturellement, le guide met en valeur une organisation aux moyens exceptionnels. « Mais les principes peuvent très bien inspirer de plus petits évènements, insiste Marie d’Adesky, Conseillère auprès du Président de l’ADEME. Par exemple, sur le Vendée Globe, une seule chargée de mission RSE a déjà permis de belles réalisations pour l’édition 2024. Et nous allons accompagner l’équipe SAEM Vendée pour aller plus loin avec la définition de nouveaux engagements environnementaux sur l’édition 2028. » Quelle que soit la taille de l’évènement, les principes demeurent : nommer un responsable dédié, former les équipes, sensibiliser les bénévoles, communiquer auprès du public… Les changements de comportements sont aussi importants que les solutions techniques. Si le guide doit accompagner les organisateurs d’évènements, il peut aussi inspirer les collectivités pour les amener à adapter leurs cahiers des charges et savoir ce qui peut légitimement être demandé dans le cadre de leurs partenariats. Le Recueil de bonnes pratiques environnementales des Jeux de Paris offre une base pour structurer et penser l’organisation d’évènements éco-responsables. De nouvelles initiatives viendront vite compléter et enrichir cet outil opérationnel, à mettre entre toutes les mains.
👉 Télécharger le Recueil de bonnes pratiques environnementales des Jeux de Paris
👉 Télécharger la boîte à outil "évènements sportifs écoresponsables"
Source de l'illustration : 1ère de couverture du Recueil de bonnes pratiques environnementales des Jeux de Paris